Notice de Scande&Marque                                                                        octobre 2022

 

Les options sélectionnables par cases à cocher :

- hexamètres dactyliques seulement : la compatibilité de chaque ligne avec une configuration hexamétrique dont le 5ème pied est un dactyle est testée, sinon la compatibilité avec un hexamètre quelconque est testée

- sélection de configurations préférentielles : seules les configurations retenues selon les critères détaillés en II-C-c ci-dessous sont affichées.

- distiques élégiaques : l’analyse concerne les groupes de deux lignes successives,

- la première ligne est analysée conformément aux options choisies pour les hexamètres.

- pour la deuxième ligne, une configuration « penthamètre » est testée :

- D’abord deux pieds, chacun étant un dactyle ou un spondée.

- Puis une syllabe non atone (temps fort) en fin de mot (césure). Une fin de mot élidée peut être suivie d’une césure.

- Puis deux dactyles.

- Et enfin une syllabe non atone (temps fort).

Un dactyle est constitué d’une syllabe non atone (temps fort) suivie de deux syllabes (temps faibles). Un spondée est constitué d’une syllabe non atone (temps fort)  suivi d’une syllabe non atone (temps faible).

 

Procédure employée pour le marquage des temps forts dans les hexamètres français

 

I - identification des syllabes d’un vers :

 

a- recherche dans une base de données

 

Chaque mot est recherché dans une base de donnée lexicale dérivée de la base « Lexique 380 » disponible sur le site http://www.lexique.org. Les décompositions syllabiques orthographiques et phonétiques y sont indiquées. De nombreuses corrections aux décompositions orthographiques proposées par Lexique 380 ont dû être apportées et d’autres doivent encore être réalisées. L’indication de l’aspiration des « h » en début de mot a été ajoutée. Les noms propres antiques, souvent absents de la base, y sont inclus progressivement, notamment lorsque leur prononciation diffère de celle que propose la décomposition syllabique autonome décrite plus bas.

 

Syllabes atones : elles ne sont pas prononcées dans la conversation courante, mais le sont généralement faiblement dans les déclamations. Un mot est identifié comme possédant une syllabe atone en fin de mot lorsque le nombre de syllabes orthographiques excède d’une unité celui des syllabes phonétiques. Par exemple « identité » se prononce « i-d@-ti-te » et s’écrit « i-den-ti-té » tandis que « identique » se prononce « i-d@-tik » et s’écrit « i-den-ti-que ».

 

Synérèse ou diérèse : La prononciation de certains mots comprenant une succession de voyelles consécutives peut varier : elles peuvent être incluses dans une seule syllabe (synérèse) ou être distribuées dans deux syllabes consécutives (diérèse). La base de données a été modifiée pour proposer jusqu’à deux décompositions syllabiques d’un mot, en général une synérèse et éventuellement une diérèse. La base de données doit être documentée en conséquence, elle a commencé à l’être à partir des remarques d’auteurs et de lecteurs d’hexamètres français. Le programme essaie alors toutes les combinaisons possibles des décompositions des mots d’un vers lors de la procédure de marquage des temps forts ; il se limite cependant à traiter la présence simultanée dans un vers d’au plus trois mots à deux décompositions possibles.

 

b- décomposition syllabique autonome

 

Lorsqu’un mot n’est pas trouvé dans la base de données, une décomposition syllabique autonome est entreprise selon la procédure décrite ci-dessous, tandis que le mot en question est répertorié dans un fichier en vue de son insertion ultérieure éventuelle dans la base de données.

 

Une syllabe est constituée d’une voyelle, éventuellement précédée ou suivie d’une consonne ou encore encadrée par deux consonnes.

Voyelles  simples : "a|à|â|é|è|ë|ê|i|î|ï|o|ô|u|û|y|ÿ|œ|A|E|I|O|U|É"

Voyelles doubles : "ai|aî|au|ei|eu|oe|eû|ou|oû|œu|oi|oî|ui|ya|ye|yo|yé|yè|ao|iu|œi|iâ|ué|ïa"

Voyelles triples : "eau|aie|ieu|eue|iée|yeu|eui|yai|eai|oui|yau|oeu|oei|uei|iei|oue"

La voyelle "e" est traitée à part car elle intervient dans les syllabes atones.

 

Consonnes simples : toutes les consonnes

Consonnes doubles : "bl|br|ch|cl|cr|dr|fl|fr|gl|gr|ph|pl|pr|rh|th|tr|vl|vr|gn|qq|gq";

Consonnes tribles : "chr|qqq|thr";

La consonne "qu " est remplacée par "qq" pour éviter d’interpréter le "u" comme une voyelle et conserver inchangé le nombre de lettres, de même "qu’"  est remplacé par "qqq" , "gu" par "gq", "gue" par "gqe", "gué" par "gqé","guè" par "gqè","gua" par "gqa".

 

Le groupe "ent" en fin de mot est atone si le mot est une flexion de verbe, à quelques exceptions près : "ment","dément","vient","devient","redevient","provient","survient","sent","ressent"

"pressent" peut être atone ou sonnant suivant qu’il vient de "presser" ou de "pressentir".

"violent" est atone ou sonnant s’il s’agit du verbe ou de l’adjectif. Le programme le suppose sonnant.

 

 

II- marquage de la force des syllabes

 

Les mots liés entre eux par des traits d’union sont traités d’une part comme des mots différents pour tenir compte de possibles élisions, d’autre part comme un mot unique pour les procédures de marquage des syllabes.

 

A chaque syllabe de l’hexamètre est associé un numéro :

-  0 si elle est à un temps faible ou « non marqué », noté Tf dans ce qui suit,

-  2 si elle à un temps fort, ou « marqué », noté TF.

-  3 pour une syllabe élidée, sa force est déterminée par celle de la syllabe qui la suit. Une élision se produit lorsque le mot qui suit une syllabe atone débute par une voyelle, même si les mots sont séparés par une ponctuation.

 

- 1 pour une syllabe dont la force n’est pas encore déterminée pendant la procédure d’affectation de la force de chaque syllabe

Le but est d’aboutir à une séquence de chiffres représentant les forces des syllabes successives telle qu’aucun 1 n’apparaisse, que les 2 soient au nombre de 6, et séparés entre eux par un ou deux 0.

 

Optionnellement, le programme tente d’éviter d’affecter un temps fort aux syllabes de certains mots considérés comme des proclitiques, c'est-à-dire que le temps fort porte sur une syllabe d’un mot suivant, mais les exceptions ne sont pas rares.

La liste des proclitiques est la suivante : de, du, des, à, aux, au, ou, et, ne, ni, par, sous, sur, sans, vers, ces, ce, cette,  où, pour, y, en, le, la, les, un, une, comme, dans, entre,  après, contre, mon, ma, mes, ton, ta, tes, son, sa, ses, notre, votre, leur, leurs.

Le logiciel affecte les forces aux syllabes en suivant une progression présentée dans les sections A à D suivantes :

 

A – syllabes initiales et finales

 

a- la syllabe initiale est TF, par voie de conséquence la suivante est Tf, le début du vers est donc caractérisé par la séquence 20.

 

b- La syllabe finale, muette, est Tf, la pénultième est TF. Si l’option « hexamètres dactyliques seulement » est choisie, seules les configurations où le 5ème pied est dactylique sont testées et les dernières syllabes du vers, notées sf_4, sf_3, sf_2, sf_1 et sf satisfont la séquence 20020.

 Sinon les configurations spondaïques sont retenues en plus des configurations dactyliques. La séquence finale est réduite à 020.

 

c- Les syllabes de quantités non encore attribuées sont notées 1.

 

Le nombre de syllabes d’un hexamètre, diminué de deux (les deux dernières) et du nombre d’élisions, doit être compris entre 11 et 15 si le 5ème pied vers est dactylique et entre 10 et 15 s’il est spondaïque ou dactylique. Si ce n’est pas le cas, un changement du nombre de syllabe est recherché par diérèse si le nombre de syllabes et trop faible ou synérèse s’il est trop fort. En cas d’insuccès, la recherche s’arrête, un message est émis.

 

Le nombre de syllabes d’un penthamètre est compris entre 12 (si les deux premiers pieds sont des spondées) et 17 (si les deux premiers sont des dactyles)

 

B – syllabes atones, ponctuations

 

- les syllabes atones non élidées sont Tf.

- la syllabe qui précède une ponctuation est TF sauf si cette syllabe est atone (Tf), c’est alors la précédente qui est TF. Par exception lorsqu’une une virgule est précédée de et, si, qui ou que, la force de ces syllabes n’est pas déterminée à ce stade.

 

C – comparaison avec les configurations possibles d’hexamètres, marquage de la force des proclitiques

 

La configuration des TF et Tf est comparée aux séquences possibles d’hexamètres, constituées de 5 dactyles ou spondées, si l’on exclut le pied final.

En fonction du nombre de types d’hexamètres compatibles avec la configuration, les opérations suivantes sont effectuées :

 

a - aucun type d’hexamètre ne correspond : la recherche s’arrête et un message est émis

 

b - un seul type d’hexamètre correspond à la configuration : les TF et Tf convenables sont assignés aux syllabes et le vers est écrit avec les syllabes affectées d’un TF en caractère gras.

 

c - plusieurs types d’hexamètre sont compatibles avec la configuration : optionnellement, si la case « sélection de configurations préférentielles »  est cochée, pour chaque type d’hexamètre, la pertinence de l’assignation des TF affectés aux syllabes est examinée, hormis celle des TF déjà affectés en B.

 

La pertinence d’ensemble d’un type d’hexamètre est appréciée à partir de la somme des valeurs 0 ou 1 associées à la pertinence de chaque TF du vers. Chaque syllabe à laquelle est assignée un TF est analysée selon les critères suivants :

- appartenance à un mot proclitique. Si c’est le cas, l’affectation est considérée comme non pertinente et notée 0.

- dernière syllabe d’un mot, ou avant dernière d’un mot terminé par une syllabe atone, noté 1.

- avant dernière syllabe d’un mot (antépénultième si la dernière est atone), noté 0

- première syllabe d’un mot de 3 syllabes (ou de 4 syllabes avec atone), noté 0,  en vertu d’une préférence à l’évitement d’un deuxième TF sur ce mot.

- deuxième syllabe d’un mot quadrisyllabique (ou penta avec atone) noté 0, en vertu d’une préférence à l’écartement maximum entre TF d’un mot.

-  les mots liés par des traits d’union sont considérés comme un seul mot, sans syllabe atone interne, exception faite d’éventuelles élisions, les critères de pertinence sont analogues à ceux définis pour les autres mots.

La somme des notes attribuées à chacun des TF est réalisée.

Les types d’hexamètres qui recueillent la note la plus élevée sont écrits à la suite sur une même ligne, les syllabes affectées d’un TF étant notées en caractères gras.